RAIN

Je viens d’une famille de photographes. Mon arrière grand-père, mon grand-père et mon père l’étaient. Maman, après, a commencé à peindre. J’ai grandi dans un monde où le souvenir était fait d’instants, d’impossibles immobilités et d’images volées au temps. Moi, dans mes spectacles, j’ai simplement mis en mouvement ces images.

Cette histoire prend forme dans un théâtre, dans un théâtre où un spectacle de cirque est en répétition, où la représentation et la réalité se confondent. Les regards entre les protagonistes révèlent des petites histoires d’amour, des passions secrètes, des fragments d’intimité. La fragilité de chacun fleurit lentement, émerge dans le moment ultime de l’effort, dans le jeu des équilibres extrêmes. Les artistes sont ceux d’un temps passé, personnages sortis de quelques collections de vieilles photos, beaux et forts comme étaient nos grand-parents. Après il y a le ciel, beaucoup de ciel.

Quand j’étais enfant, à l’arrivée du premier orage d’été, j’avais la permission de me le prendre tout sur moi en jouant dans le jardin. J’aime encore cette sensation de liberté : les chaussures remplies d’eau, les culottes trempées, les cheveux qui dégouttent.  » Laisse pleuvoir  » on se disait; c’était comme s’inviter à prendre tout ce qui tombait du ciel, soleil ou eau, peu importe. Du ciel peut arriver des choses inattendues : messages, signes, promesses. Sur notre scène, on ne fera pas seulement pleuvoir, mais aussi précipiter des surprises. Il y a un type particulier d’émotion que l’on évoque dans ce spectacle, presque empreint de nostalgie, comme un étrange besoin de retourner à la maison, celle d’où l’on vient, celle-là où une famille jadis, s’est établit et d’où nos racines sont issues. « Pluie dans les yeux » on appelait, à la maison, ce type de douce et belle tristesse que l’on ressent au coucher du soleil. Il s’agit d’un spectacle qui se veut comme une caresse, simple et directe, pleine de sensualité et d’un doux espoir. Les protagonistes de cette aventure apparaissent sur la scène puis commencent un dialogue avec les spectateurs en les regardant directement dans les yeux pour enfin se laisser engloutir, encore une fois, par les images surréelles qui peuplent cette histoire.

S’il fallait que je définisse ce spectacle, je dirais qu’il est plein d’espoir, de joies et d’une tendre nostalgie et qu’il est fait de la même étoffe des histoires que racontait ma grand-mère. Je le dédie à tous ceux qui aiment se laisser pleuvoir dessus.

Daniele Finzi Pasca

Daniele Finzi Pasca
Auteur et metteur en scène

Julie Hamelin
Cofondateur, codirecteur du Cirque Éloize et productrice Rain

Jeannot Painchaud
Fondateur, codirecteur du Cirque Éloize et direction artistique Rain

Krzysztof Soroczynski
Entraîneur-chef, concepteur des numéros acrobatiques, de fil de fer et dépisteur artistique

Maria Bonzanigo
Composition musicale et arrangements de la bande sonore

Lucie Cauchon
Composition musicale et arrangements pour musique « live »

Guillaume Lord
Conception scénographique

Mérédith Caron
Conception des costumes

Martin Labrecque
Conception des éclairages

Dolores Heredia
Préparation au jeu d’acteur

Daniel Cyr
Confondateur du Cirque éloize, Concepteur et entraîneur pour la Roue Cyr

Suzanne Trépanier
Conception des maquillages

Nicolas Descoteaux
Programmation des éclairages motorisés

Patrick Loubert
Assistant à la mise en scène et régie durant la création

Roch Jutras
Assistant à la mise en scène

Natalia Adamiecka, Jocelyn Bigras, Ashley Carr, Philippe Armand Dreyfuss, Émilie Grenon Emiroglou, Leilani Franco, Angelika Kogut, Yann Leblanc, Tomasz Ludwicki, Lukasz Misztela, Jonathon Lewis Roitman, Anna Ward

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